l’édito
novembre 2020
Alors que la planète tournait au ralenti et que l’humanité entière boguait à cause d’un méchant virus qui n’était même pas informatique, nous mettions à profit cette « pause » imposée par le premier confinement pour refaçonner notre site et opérer le changement de cap que l’on vous promettait depuis un bon moment. Après de multiples explorations, il devenait urgent de repréciser notre ligne, de réajuster notre tir. Le format papier permettant difficilement la présentation de certaines expérimentations que nous voudrions absolument vous faire découvrir, nous voici résolument tournés vers la publication numérique et en ligne. La grande nouveauté, ce sera ce Webzine, alimenté idéalement en continu, ou du moins régulièrement. Œuvres textuelles, visuelles, sonores, numériques, animées, génératives, interactives, vidéos, multimédias… alternant avec quelques infos, devraient en constituer le contenu essentiel.
Il va sans dire que dans ces œuvres, ce n’est pas une « technologie », une certaine « culture », en l’occurrence une « cyberculture » que nous souhaitons mettre en avant. Nous avons trop conscience des dangers d’une trop grande focalisation sur la dimension technologique de ces productions qui, pour reprendre la définition de littérature numérique de Philippe Bootz, utilisent « le dispositif informatique comme médium et met(tent) en œuvre une ou plusieurs propriétés spécifiques à ce médium ». C’est la seconde partie de cette définition qui pourrait à terme poser problème en laissant entendre que ces œuvres explorent finalement moins des voies jamais encore empruntées en littérature (ce que, en ce qui nous concerne, nous attendons d’elles) que les seules possibilités d’un médium, voire d’un outil. Que reste-t-il de la littérature (ou de la poésie) dans la littérature (ou la poésie) numérique ? Nous n’avons pas encore vraiment la réponse mais nous nous attacherons justement ici à démontrer, pour peu que les auteurs nous y aident, qu’il ne reste pas que le numérique…
PS : Rien à voir en apparence avec ce qui précède mais aux dernières nouvelles et contrairement à l’impression de ralentissement de la vie sur Terre suite à cette fichue pandémie, notre planète se serait en réalité mise cette année 2020 à tourner plus vite. En cogitant sur notre nouvelle ligne, on se disait aussi…
P.G.