Diplômé de l’Institut d’études politiques de Grenoble et de l’Institut d’études européennes de Bruxelles, Thomas Seguin est un jeune chercheur en sociologie qui a obtenu son doctorat à l’Université Paul Valéry de Montpellier.

   Ses travaux universitaires sont relatifs au postmoderne, ils contiennent ainsi, pour une grande part, une fibre esthétique.

   Essayiste, polémiste, romancier, et… musicien (« tout cela avec modestie »), Thomas Seguin se dit « probablement poète », évoluant entre esthétique et science.

   « Je conçois ma poésie d’un point de vue social et politique, ce que je tente de décrire par le terme grec autopoiesis (auto-génération, auto-production) et psycho-graphie (récit de soi comme récit du monde). Biographie et histoire ne font qu’un et les plus grands poètes ont restitué ces dimensions contingentes. Ce n’est qu’en saisissant ces dernières qu’il nous est possible d’atteindre une certaine mystique qui est la création de soi ou, plutôt, la création tout court. »

   Thomas Seguin est actuellement en poste en Turquie, à Istanbul.

   À propos de Autopoiesis

   Docteur en Sociologie, l’auteur livre ici un recueil de poésie contemporaine sur ses expériences de vie ; une réflexion sur le sens, le langage et la société.

   La Poésie ?

   Le langage comme création de soi…

   Est-ce une sociologie ?

   Une phénoménologie ?

   Une métaphysique ?

   Une magie ?

   La poésie est une activité qui se rapproche de la phénoménologie, car il s’agit, pour le poète, de conscientiser les rapports de son intériorité avec les réalités du monde vécu.

   Par la médiation du langage, le poète développe cette réflexivité essentielle, la capacité à être à la fois hors de soi et en dedans de soi, dans un temps toujours disjoint, et une fêlure égotique – mégalomaniaque.

   La poésie se rapproche de la phénoménologie parce qu’il est question de la visée de la conscience, de l’intentionalité, et des rapports de cette conscience réfléchissante avec le monde.

   Mais, bientôt, parce qu’il procède par le langage et au-delà de lui-même, ce n’est plus son intériorité qui compte, dans le processus poétique, puisqu’en se créant lui-même, et au-delà de lui-même, le vrai but du poète est d’atteindre le monde, établir les correspondances inavouées en son sein, joindre le mystère du réel.

   La fulgurance poétique consiste bien en cette conscience suprême du devenir du monde, la phénoménologie devient sociale, parce qu’elle touche au socius fondamental, l’organicité de tous ces liens – divination. Par le langage, le poète se crée certes lui-même, écrit sa propre narration – son propre récit, mais il est aussi un métaphysicien, parce qu’il touche à l’ontologie même du monde, et puis, comme par magie, il parvient peut-être à l’ontogénèse. Par le langage, le poète influence le monde, parce qu’il saisit ces émotions essentielles qui composent ce monde, et qui le composent ; parce que par la langage, comme en physique quantique, il modifie le champ magnétique de la gravitation de l’atome.

Autopoiesis de Thomas Seguin, avril 2012. 62 pages.